La torture de l'antiquité à nos jours

Jusqu'où allons nous nous torturer?

Je me pose cette question, et en même temps je prends, en ce 05 août 2006, la décision de rompre mon contrat SFR. Comme ça, d'un j'aurais beaucoup plus d'argent à fin du mois, et de deux, je n'aurais plus cette boule dans l'estomac, qui se serre au fur et à mesure que les heures passent et que je n'ai pas les nouvelles escomptées d'un jeune homme. Aller, je m'épanche, ça fait du bien.

Ce jeune homme, je ne le connais pas assez pour l'appeler et l'insulter, voire l'appeler tout court finalement. Faut dire aussi que je ne suis pas pressée-pressée qu'il se rende compte qu'en ce samedi soir je suis toute seule et sans projet de sortie (parce que je le veux bien, et aussi parce que j'ai pas d'amis) et qu'en plus, comble de la misère-attitude, je campe devant mon téléphone.

Tiens, ça me fait penser qu'il me faut une excuse pour le fait que je ne sorte pas. Une excuse qui impose le respect. Et même plus, une excuse qui lui fasse se dire que je vais passer une bien meilleure soirée que la sienne. Et même, qu'il aimerait vivre exactement la même soirée que moi. (Ceci dit, elle lui coûtera la modique somme de cinq cent euros par mois de psychanalyse).

Peut être vais-je lui dire que je peins. Ça pourrait être vrai. Alors ce n'est pas insupportable de mentir avec ça. Ou bien je lui dit que je suis malade et ne préfère pas sortir. Mais non, mauvaise idée, parce qu'après il va me dire qu'il me laisse me reposer. Non, non. Je DOIS être en forme. Je peux AUSSI lui dire la vérité: depuis que je me suis séparée de ce vaurien avec qui je m'étais retranchée du monde, je ne me suis pas encore refait d'amis, que c'est le mois d'août et les copines habituelles ne sont pas à Paris mais en vacances, et enfin que mes meilleurs amis sont à Toulouse.

Mais que tout va bien, j'écris mes mémoires pré-humes, pour laisser derrière moi une trace de ma vie, sans intérêt vu de loin, mais vue de plus près pleine d'enseignements, que je n'ai pas pris pour moi-même, la vie à moi ne m'apprends rien, hélas. La preuve: j'attends toujours devant ce p**** de téléphone, aphone comme dirait Cali, qu'il m'appelle!

Je devrais me dire que, Ok, ça fait une heure qu'il est sorti du boulot, et qu'après tout il a le droit d'être dehors, de profiter de sa soirée, de faire des courses (non zut, ça il l'a fait hier), de préférer attendre le moment propice pour m'appeler. Ou alors (torture chérie) il n'a pas envie de m'appeler, soupire d'exaspération en se disant qu'il devra le faire, se maudissant de me l'avoir promis la veille, qu'il n'aurait pas du boire ça lui aurait évité des promesses débiles, et il ne m'aurait pas dit autant de conneries.

Bienvenu dans le monde des détraqués sentimentaux, des perdus de l'amour, des vagabonds de la tendresse, des reclus du bonheur à deux!

Bienvenu dans le monde de ceux à qui on fait miroiter une belle relation d'amour et d'eau fraîche! Et finalement bienvenu aux amoureux parce que sans doute j'aspire à l'être, avec lui de préférence.